Les aspects extérieurs


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LES ASPECTS EXTERIEURS

1. Yama, réfrènements :
Ce sont les règles de vie universelles permettant de gérer la relation à autrui, celle qui préserve toutes sociétés humaines du chaos, de l’avidité et du profit :
– Ahimsa : respecter toutes formes de vie ou « non-violence ».
– Satya : dire la vérité, dire ce qui est (sat),
– Asteya : ne pas convoiter ni voler le bien d’autrui,
– Brahmacharya : avoir de la mesure en toute chose,
– Aparigraha : ne pas amasser plus que le nécessaire.
Il s’agit de mener une vie simple et sans excès d’aucune sorte, en accord avec un code de conduite proprement humain, à travers lequel l’individu commence à exercer sur ses instincts vitaux une première forme de contrôle.

2. Niyama, observances :
Ce sont les règles élémentaires permettant à l’individu d’établir en lui-même les bases de l’unification et de l’harmonisation de sa personnalité en vue d’aborder les pratiques ultérieures :

  • Śauca  : pureté du corps (nourriture correcte, propreté) et de l’esprit (le « nettoyer » des émotions de pensées négatives en faisant place à la bienveillance),
  • Saṃtoṣa : tranquillité d’esprit (le calme et le contentement de soi sont nécessaires à la concentration),
  • Tapas : l’effort ardent et constant en toute chose (autodiscipline) sans attachement égoïste à ses actes,
  • Svādhyāya : connaissance de soi (s’observer et se corriger sans cesse) et études des textes sacrés (où l’on puise inspiration et soutien),
  • Iśvara praṇidhānā  : dévotion constante au Seigneur (Iṣvara) auquel on consacre tous ses actes, abandon à la grâce divine divine (Kṛṣṇa « Krishna » ou Śiva le « Seigneur des Yogis »…). L’acte voué au Seigneur ne crée aucun lien karmique. A travers lui, s’accomplit le renoncement aux fruits de l’acte, ce qu’on appelle le «non-agir» : il ne s’agit pas de renoncer à agir, en se dérobant à ses devoirs familiaux et sociaux (dharma), mais de cesser de s’impliquer dans ses actions, en les accomplissant le plus parfaitement possible de façon totalement désintéressée et détachée.

Les ĀSANA (postures)

Tema, Nezahat Gokyigit Park, Kucukbakkalkoy, Istanbul

L’identification spontanée de l’homme à son propre corps en fait le point de départ de toute technique pratique. Il est impossible d’entamer le long processus alchimique sans un corps en parfaite santé et en pleine possession de ses pouvoirs : force, souplesse, équilibre, unité, vitalité. Le but des āsana est d’ouvrir et de fortifier le corps, d’apporter l’harmonie aux organes internes, au système nerveux et au cerveau, fournissant une base de stabilité et de récupération rapide au travail des étapes suivantes.
Sa conscience à la fois, se déploie et s’unifie dans le mouvement et l’alignement propre à chaque āsana. A travers les postures, le corps, image réduite de l’Univers, se sent ainsi vivre et vibrer, par le flux et le reflux de son souffle et de son sang dans un accord parfait avec les rythmes naturels.
« Connaît-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux »., cet ancien précepte gravé au fronton du temple de Delphes fait un échos saisissant à la démarche d’intériorisation du Yoga visant l’identification du microcosme au macrocosme.
L’intelligence (budddhi) s’éveille dans le corps, à travers l’infinité des postures, inspirées de toutes les formes de vie : minérales (la Montagne… ) végétales (l’Arbre, le Lotus,)
animales (la Sauterelle, le Poisson, le Lion, le Cobra…) humaines (le Guerrier…), mythiques (nom de Sages, de Héros), divines (Dieux, Puissances,), et explore, de l’intérieur, la création toute entière.
La quintessence des postures est la plus simple qui soit, du moins en apparence : la posture assise, jambes croisées (en tailleur « sukhāsana » ou en Lotus « padmāsana », ou en « sidhāsana », du Réalisé).