La discipline de l’âme


LA DISCIPLINE DE L’ÂME

1. Dhāraṇā :  les trois dernières étapes du Yoga sont regroupées sous le même terme (Saṃyama) car elles concernent des chakrasétapes transcendants, qui, à terme se confondent.
A présent le travail entamé sur les sens va s’intensifier et se renforcer sur le plan mental. Dhāraṇā est à proprement parler la concentration mentale. Ensuite l’organe mental, ou sens interne (manas) reçoit la lumière de l’intelligence (Buddhi) – lumière qui est un simple reflet du Soi lui-même – qui n’est plus parasitée par les messages sensoriels et les imprégnations que celui-ci produit. Ici interviennent, pour soutenir le rayonnement de l’intelligence, les supports de méditation. En outre on peut utiliser un mantra (formule magique), comme la syllabe sacrée AUM , un mandala (représentation symbolique des chakras ou centres énergétiques jalonnant la colonne spinale, ou de l’univers), ou un sujet métaphysique.

2. Dhyāna, méditation, contemplation :

En second lieu la concentration est ici stabilisée et régulée ; l’intelligence, telle un miroir parfait ou la surface d’une eau immobile, réfléchit la pure lumière du Soi. Lumière intérieure installée en son centre et rayonnant dans l’être entier. L’intelligence reçoit ainsi, dans une intuition parfaite, l’essence même de l’Etre  dont elle ne se perçoit plus comme différente. L’Unité est réalisée, Union accomplie.

3. Samādhi, absorption, intégration, enstase.

Ensuite le Samādhi. Ici est atteinte la transcendance absolue ; l’absorption dans le Soi est totale et irréversible. Le délivré-vivant (Jivan-mukta) réalise enfin que, de toute éternité, « le Soi est déjà atteint », car il ne s’en distingue plus, et vit désormais en unité absolue avec lui.

4. Guru.

A ce stade, le Yogi est à son tour « un Maître » (Guru, de « Gu » : ténèbres « Ru » connaissance, le Guru est celui qui peut faire passer des ténèbres de l’ignorance, ou Avidya, à la lumière de la connaissance). Ayant fait l’expérience de la vérité, il est capable de transmettre l’enseignement qui permettra à d’autres de l’atteindre. Ayant goûté à la liberté absolue, il choisit, le plus souvent, de retarder le moment de l’absorption dans un Samādhi sans retour (qui lui ferait quitter ce monde) pour se consacrer, avec compassion, à la transmission de l’enseignement qu’il avait lui-même reçu. Ainsi est maintenue vivante la tradition du Yoga depuis des temps immémoriaux.